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Préface

Préface

Chevalement et roues sur une planche infiniment longue qui a échappé au charbon des crépuscules de fer, court voyage de souvenir vers Metz sur un fil de bois, pleurant l’absence de William. Pas de veine, serait-ce le dépotoir de vivre dans un panoptique hlm en Lorraine crucifiée ?

Te souviens-tu de mines où le Mirliton poisse au son de la chanson qui bulle dans l’ombre d’un souffleur de carreau d’hiver, carreau tranché au diamant de feu ? Un jour trouveras-tu dans cette saison de Lorraine l’hiver ? Il restait toujours le dernier sur les sentiers de septembre qui laissait os blancs, galeries de nuits dans ce noir pays chatoyant de glaise.

Le chef Deo Gracias, père d’images, migre au sommet des puits entourés de fantômes de saisons, au fil des générations foraines, au charbon des quatre mères quand de courtes prières à Sainte Barbe noyaient un regard final.

Voici le rébus de Gabriel Eugène KOPP qui, archange étoile de son nom, constituant l’un des neuf chœurs des anges, se dévoue à l’écriture du dixième : recueil de poèmes.

 

Le voyage au pays des saisons me rappela l’infinie grandeur de la nature que nous laissons trop souvent enfouie sous la culture. Nature et culture, grand thème, du Grand Meaulnes à Lorraines, sous les auspices de l’adolescent devenu homme pour un cantique qui durera le temps d’une lecture.

Il arrive que je ne puisse plus rêver ni des hommes ni des forêts, cherchant le support approprié pour me rendre mes songes plus intimes. Dans un univers lorrain où le temps a tout dévasté, le secret, les joies ou les rêves auraient-ils le droit de s’entremêler pour laisser une dernière fois à l’auteur la cigarette du condamné ? Il ne pourra plus contempler ce qui a disparu, seul son cœur et ses souvenirs laisseront ces paysages intacts. Et ils résisteront avec force aux grues, aux pelleteuses, rebaptisant l’ancienne cité en monde moderne.

Seules les saisons continueront à se regarder intactes dans le miroir des yeux du poète.

Seules les moissons continueront à se faire

Dans les fermes aux allures de guinguettes

Et tous ces bruits qui tous les jours grondent

Tout au fond de nos têtes

Ne ramèneront jamais ce qui fut l’éden,

Les jardins à la française aux ronces taillées

pour les jours de fêtes.

 

Et maintenant que reste-t-il ? tant de vers, de rimes, de sourires, de joies, de jours, de nuits, de souvenirs, de projets, de lumière !

 

C’est à vous !